La Loire en Kayak - Jour 6 - Aventurier du fleuve

Je range le matos, mets mon kayak sur les roulettes et prends le chemin de la zone de mise à l’eau de l’autre côté du pont. De l’autre côté, il y a une grande plage de sable… jusque-là tout va bien … mais le sable est mou… les roues de s’enfoncent sous le poids de mon chargement. C’est agrippé à un boute, tel un cheval de traie, que je traine ce « boulet » jusque l’eau. Il est 6h30. La journée commence bien !

Aujourd’hui l’affluent de la Loire : l’Alier nous a rejoints. Ça fait un très grand fleuve plutôt lent, de grandes lignes droites et larges pas toujours passionnantes mettant à l’épreuve la motivation du rameur.

A la Charité sur Loire, il y a deux passages possible… un calme sur la gauche de fleuve et un sous le pont si l’on prend à droite.

Pour tout vous dire, je m’en informe une fois sur les berges prêtes du pont. J’accoste et marche jusqu’au pont afin d’évaluer la faisabilité de la manœuvre visant à l’obstacle. Sous le pont, ceux sont des bulles, du blanc, des remous… un peu trop pour moi et mon kayak… J’opte pour le plan B retrouver le le chemin calme sur la gauche du fleuve.

Pour y accéder il me faut remonter le fleuve sur quelques centaines de mètres et traverser ce dernier en contournant quelques îles… en plus d’être une épreuve de force longue… ce sera une aventure à la digne des grands aventuriers.

Remonter la Loire c’est dure, c’est lent … et encore dans sa partie la plus large ou le courant se fait le moins ressentir… lorsque j’arrive sur la portion avec les iles, le courant est si fort que je dois démarquer et tirer par un boute mon kayak à la main… de l’eau jusqu’au genoux, aux cuisses… au nombril, à la poitrine… des passages de veines d’eau par fois victorieuses… et parfois pas… une traversée de fleuve à 200 à l’heure pour éviter de rater le coche et ne tenter l’opération qu’une seule fois.

C’est difficile … mais j’ai choisi ces emmerdes… alors je souris.

Je fini par franchir cette ville… plus loin je trouve un joli spot pour dormir. Je suis seul sur une plage. Entretient, rangement du matériel, montage de la tente, baignade, popote… quelques messages sur facebook pour ceux qui me suivent…. Et un orage gronde… pluie avant la nuit… je sus à l’abri dans ma tente… je suis sur un super lieu… je vis un rêve qui date de longtemps.

Je trouve le sommeil facilement… ou c’est lui qui me trouve.